la normande

 

 

J'étais noyer avant

que d'être belle normande

à la loupe excroissante

alors on m'a coupée.

Ressuscitée cossue

dans une chambre d'enfant

le ventre tressaillant

de langes de nouveaux nés.

J ai gardé ses secrets

le temps de son enfance

jusqu'au jour froufroutant

du jupon de marié.

Je suis restée sereine

devant la drôle de danse

que faisaient ces deux là

allongés à mes pieds.

Je n ai rien dit non plus

quand un soir a surgi

un autre qui n'était

plus le charmant mari

Je suis restée polie

comme l'est mon miroir

quand on une main m'entrouvit

pour servir de placard.

Si ils pouvaient savoir

q'un objet a une âme

je finirais bûchette

auréolée de flammes.

C'est pourquoi je me tais

il n'y a que les poètes

qui m'entendent craquer

la nuit dans ma chambrette.

 

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