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l'étreinte

J'ai le corps sauvage. Je n'aime pas qu'on me touche comme ça, sans prévenir. ce n'est pas que je sois pudique à l'excès mais je trimballe avec moi ce que j'appelle ma bulle de survie personnelle. Un espace auréolant invisible qui me permet de recevoir des informations extérieures sans qu'elles ne me touchent de plein fouet. barrière intime, barrière ultime. Un sas de libre-arbitre et de protection .

Pourtant, hier, je n'ai pas vu venir l'étreinte. Une étreinte amicale. Un abandon non programmé. Je l'ai reçue dans mes bras. Un maigre corps chaud comme un petit oiseau sans plumes, un parfum sucré. Une autre que moi. Une qui ne soit ni mon sang, ni mon amoureux. Une étreinte courte mais profonde qui m'a bouleversée. C'est une aventure étonnante que de sentir dans les bras d'un autre, les contours de son propre corps; et de le sentir fondre pour devenir asile .L'espace d'un instant, je me suis sentie maison . Un lieu où on dépose les armes et les larmes , un foyer ami. Cette étreinte, je ne l'ai pas reçue. Je l'ai partagée. Savourée comme un instant précieux.dans la chaleur fraternelle de nos deux corps si dissemblables, j'ai goûté le plaisir charnel , l'abandon de mes barricades sociales et culturelles.

En te retirant de mes bras, tu m'as remerciée. C'est moi qui te remercie. Je ne savais pas.

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Commentaires (1)

1. estelle 07/06/2012

exactement le sentiment ressenti lors d´une etreinte bourrue et imprevue de maurice le jour de l´enterrement de maman. Mon seul rayon de soleil de la journée, là où je n´ai pas vu le reste passer...

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