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le vert paradis perdu

 

 

 

 

Je reviens de Puysaie. De Saint Sauveur en Puysaie plus exactement. Il existe là-bas une tradition potière ancienne et un grès bleu aux profonds reflets. mais c'est aussi le village natal de colette. A chacun de mes séjours au pays de l'enfance, je chausse son regard de chat aux pupilles modorées et je m'applique à confondre mes pas aux siens. Je la vois, dans le petit jardin aux herbes savamment orchestrées, humer l'averse à venir ou le soir qui s'étend. Attendre d'un coeur prompt aux enportements et aux déferlantes, dans l'immobilité printanière des heures longues. Entendre le chant de la  grive musicienne ou le rougequeue à front blanc monter la rue principale, rebondir sur les pavés , rayer d'une ligne mélodique les volets intérieurs des larges fenêtres closes et finir sa course sur le perron moussu de la vieille maison. Peut-être que c'est faux, que seule la chaleur d'un après midi mourant fait courir mon imagination. peu importe, puisque je la sens vivante dans ma manière de ressentir ce lieu. Son vert paradis perdu des amours enfantines, ses courses, ses chansons, ses baisers, ses bouquets, (n'en déplaise à Baudelaire) sont aussi les miens. Et c'est en trainant les savates sur les sentiers herbeux, sur les flancs du village, dans les rues sinueuses que me revient ce temps. Quand tout était à rêver , quand tout était à aimer , quand le temps hémophile n'existait pas.

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