Lucian FREUD

 

 

 

Je suis tombée en amour pour ce peintre qui a une particularité : celle d'être encore vivant et reconnu. Freud c'est une vision des corps singulière, dénuée d'artifices complaisants, une manière d'atteindre la chair dans tout ce qu'elle a d'anatomique. A la limite de la caricature, mais jamais vraiment . C'est comme si il superposait nos couches adipeuses et musculaires par strates, le tout lacéré par une lumière électrique, crue, modelant les saillies et les protubérances de nos corps. j'aime son travail fort presque rugueux, épais qui saisit la multiplicité d'un être et le rend pourtant unifié. Pas de décor , ou si peu, des couches défonceés, l'atelier du peintre, seul le corps prend tout l'espace, envahit la toile et la rétine englobant parfois l'inanimé ambiant. Le choix des modèles aussi le rend unique: modèles obèses laissant voir le moindre détail , ses proches maintes et maintes fois fixés par ses couleurs, lui-même enfin à tous les âges de sa vie . Son dernier autoportrait le montre chair pendante , ravinée par l'âge, pieds nus dans des croqnos informes et pinceau à la main.

Chez Freud pas de couleurs à proprement parler mais une infinité de carnations allant du bleu grisé au vert opalescent, et toujours ce blanc argent gorgé d'oxyde de plomb, gras, cru , scalpel consenti du peintre. Pourtant, sous la crudité des amas de peau et de sang, sous cette lumière presque pornographique et déangeante, il nous laisse à voir toute la dimension de notre humanité.Une interrogation sur ce qu'est la beauté , la vie, l'art.

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