septembre

 

 

 

 

Septembre hésite encore sur la plage nimbée de lumière . Entre miel et transparence, il joue à changer les couleurs par petites touches à peine perceptibles. La mer repue , vient négligement se lover à mes pieds, enroulant son écume autour de mes chevilles. Lasse sans doute d'avoir avalé la horde des baigneurs de l'été, elle s'avance mollement et se retire , boudeuse. La petite averse matinale a grêlé le sable de multiples cratères faisant comme une croûte dorée à ma plage. Il fait doux mais je sens que l'été se meurt avec langueur. C'est cette mort là qui m'est difficile. Je n'aime pas les passages, les intermédiaires. Je la voudrais d'un coup abandonnée aux rigueurs de l'hiver. Sous pluie battante, avec son armure liquide et métallique, feulant comme un fauve en cage. Je la voudrais maintenant dangereuse et libre, construisant furieusement de ses assauts répétés la prochaine plage de l'été. je la voudrais barricade, si haute que la grève ne serait  plus qu'une langue de terre jaunâtre coincée contre la falaise. Je la voudrais si froide que mes mains à son contact rougiraient d'un plaisir à venir . Je la voudrais à moi, rien qu'à moi, dans la solitude de décembre. Seule verticale sur cet espace horizontal mouvant. Alors, alors seulement, je l'aimerai de nouveau.

 

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