Ma Très chère nocturne,
Te voici là encore! Combien je te plains d'être insomniaque dès que le jour s'enfuit! J'ai peur que tu ne te détraques à la fin, à veiller ainsi lorsque le monde est endormi puis à te coucher au petit matin quand il se réveille. A ce rythme là, tu ne tiendras pas très longtemps, tu sais. Pas de vie sociale, à peine si tu croises les ouvriers rythmés par le même décalage , ou les fêtards abîmés par de trop vieilles fêtes. Je sais, je sais, tu me le dis souvent, ton ciel à toi se pare de toutes les étoiles et te fait rêver, ça vaut toute la lumière du monde..... Tu n'es pas raisonnable ma nocturne, mais c'est vrai qu il y a le jour pour ça!
Ces temps ci, je ne suis pas venue te retrouver, je t'ai un peu délaissée. Nos derniers rendez-vous avaient été fort agréables pourtant: entre lecture et songes, nous avions partagé nos deux insomnies, mais le réveil à l'aube me laissait fatiguée de nos plaisirs.J'ai du m'aliter quelques temps sans même t'apercevoir. Ne m'en veux pas de t'avoir laisser seule en ce solstice d'hiver où tu gagnes sur le jour: tu sais bien que je décrocherais la lune pour te plaire .... Allez, viens , ce soir je suis à toi . Profitons de notre rendez-vous. Le monde dort. Pas nous.
Bien nuitamment
Mag
