poésies et ritournelles

bonsoir

on finira tous au cimetière

les pieds devant, le nez en l'air

y aura des pleurs en arrosoir

sur les fleurs en plastique

bonsoir

 

bien rangé dans mon catafalque

j' écouterai les commentaires

sur la valse des chrysanthèmes

on récolte ceux que l'on aime...

 

y aura peut être mes conquêtes

les toutes jolies que j'ai aimées

et celles qui n'étaient pas de la fête

lorsque la faucheuse a sonné

 

j'aimerais  surtout que mon couvercle

soit déposé pour mieux bander

c'est vrai, c'est pas pour mes causettes

que ces filles là sont toutes mouillées.

 

on finira tous au cimetiere

les pieds devant, le nez en l'air

y aura des fleurs en dépotoir

sur le rebord de marbre noir

bonsoir

 

Je préfèrerais qu'il fasse soleil

pour me sentir auréolé

à l'aube de mon dernier sommeil

je veux aller bien regretté

 

sans compter que question pratique

je voudrais pas cuire tout mouillé

j'ai toujours craint les chocs thermiques

dès fois que j' mourrais enrhumé.

 

on finira tous au cimetiere

les pieds devant, le nez en l'air

y aura  des larmes de mémoire

sur le rebord de leur mouchoir

bonsoir

 

on me trouvera un coin peinard

où les voisins ne râleront pas

s'il me vient l'envie un soir

de m'en jeter un au comptoir

 

les cimetieres sont des  bistrots

ou te fait retourner dans ta bière

la mort subite pour apéro

à grands coups de convois mortuaires.

 

Choisissez bien mon allée

j'ai toujours aimé les carrefours

j'préfère une voie bien fréquentée

bon dieu, y aura-t-il une issue de secours?

 

on finira tous au cimetiere

les pieds devant, le nez en l'air

moi j'finirai ma vie  sans toi

cloué dans mes quat' planches de bois

 

et cette premiere nuit sans jour

verra mes larmes , mon amour

transformer mon trou en baignoire.

j'sais pas nager, c'est sans espoir.

bonsoir

 

 

 

 

 

fille de....

Maintenant que les printemps reposent

Au cimetière des tendres années

Nos crinières blonde et brune osent

Quelques fils d' argent partagés.

 

De fille je suis devenue mère

Mais rien ne vient jamais bousculer

Le ventre qui nous a fait telle

Qu'on est en réalité.

 

Si ma mémoire parfois vacille

Sur un temps déjà alité

Ma peau a gardé , docile

Le tendre goût de tes baisers

Maman,

 Comme le soldat au front touché

Comme l'enfant aux joues salées

Ce  premier mot est aussi le dernier.

 

 

 

 

 

 

 

silence

silence

fracas assourdissant des soirs de tempêtes

quand tout s'en va en miettes.

 

silence

qui vient couvrir le bruit des jours de fête

ou rien n'a d'importance

seul au milieu des gens

 

silence

entre deux notes noires

juste un temps de repos avant que tout n'éclate

en crescendo

 

silence

parce qu'on a trop à dire

ou alors plus rien

pour pleurer dans son coin

 

silence

qui s'en vient refleurir les trous de la mémoire

un silence trop grand un silence tout bancal

un silence de canal.

 

Omaha

 

 

 

La mer divague.

A l'âme du curieux égaré,

Sur la plage d'Omaha,

Elle vient, lancinante lui rappeler

Son autre visage surgi du passé.

 

C'est un vent de liberté qui force le gris de ses lames

Et sa gueule bavant d'écume qui vient mourir à mes pieds.

Omaha, la sanglante se couvre d'ocre rouge incendié

Quand le soleil, soudain se couche

Là où les hommes sont tombés.

A Sand

 

 

 

 

Quand viendra le temps de compter

ce qui fut du passif , ce qui est en surplus

 

Quand viendra le temps de peser

ce qui fit mon fardeau, ce qui me rend léger

 

Quand viendra les temps de sourire

aux élans dérisoires, à ceux qui m'ont modelés

 

peut être sera t-il temps

à mi-mots , chuchotés

de partager encore

nos rires et nos secrets

toute l'enfance à jamais emmêlée

nos trésors , et nos longues soirées

ce lien si  fort

qui s'appelle amitié.

fait d'hiver

Fait d'hiver

Papier glacé

Brûlot sous le souffre enflammé

Tout s'oublie

Tout se délie

Au feu de nos âtres incendiés

histoire d'eau

 

 

Je veux être la mer

Pour rejoindre tes terres

Aborder le rivage

Par lames, déferler

Mouiller de mes eaux tièdes

Le ventre de tes pensées

Et quand le vent s'apaise

Me retirer

 

Je te voudrais rocher

Pour devenir une algue

De mes sables mouvants

Doucement t'enlacer

Et puis que les tempêtes viennent

Et que les nuits d'orage

Nous retrouvent tout deux

Vert de gris emmêlés

 

Je nous voudrais liquides

A la saveur salée

Comme les embruns sauvages

Qui montent les soirs d'été

Ne plus avoir de formes

Hors celles qu'on s'est données

Quand la grève et la mer se sont éparpillées.

 

 

ici et là-bas

il chante, l air de rien,

il chante, un air de son pays

pour se donner du courage

et pour se souvenir aussi.

ici, y a le froid qui fait valser sa djellabah

là-bas, y a son coeur qui bat

...chaman

 

c'est pas pour nous qu il chante

on l a  même pas accueilli

dans cet enfer de paradis

où on tolère qu'il soit en vie

ici, y a l'indifférence qui fait mourir ses croyances

d'un monde noir et blanc uni

là-bas, y a son coeur qui bat

...chaman

 

tout en marchant, il danse

et en chemin danse avec lui

la sac plastique qui trimballe

deux trois trésors flétris

ici, y a les regards qui rendent

plus blanc que blanc, transparent

là-bas, y a son coeur qui bat

...chaman

 

ce soir, lorqu il rentrera

en contrebas de la voie ferrée

il attendra qu'la nuit veuille bien l'envelopper

il chantera un air de rien, les tambours

les mélopées, pour se souvenir de l'amour

et puis aussi pour pas chialer

 

ici, y a les hommes qui crèvent

d'un trop plein de nationalité

peut-être croient-ils que la haine

est un modèle de société.

 

là-bas, y a des coeurs qui rêvent

à la ville, au béton armé

ils ne savent pas que la peine

les attend de l'autre côté.

...chaman.

 

 

 

 

 

 

 

voyage

 

 

dans un Univers suspendu

entre le bruit des rires

et le temps hémophile

j'ai fait un voyage avec pour seul guide

ta guitare et tes mains agiles.

 

peu importe ta langue 

peu importe tes mots,

la musique parle

à ceux qui savent toujours

que les belles paroles ne sont que des discours.

 

C'est un tango qui s'enracine

au milieu des terres chaudes

que le soleil butine.

des accords cavalcades

arides chevauchées

d'ocre rouge et de parme

quand le soleil s'incline.

 

c'est ta voix qui entrouve

 nos coeurs et nos âmes

qui rendent la couleur à nos larmes.

Et lorsque la musique s'arrete

c'est un peu de ce voayge qui reste.

 

 

 

 

 

 

Ne Plus Attendre

 

 

 

 

On a laissé mémé crever

mais qu'est qu'on pouvait faire

avant d'la mettre en bière?

fallait bien qu'on s'évade

qu'on roule vers la plage

les vieux sont si fragiles

et la Baule est divine

 tout juste avant l'été.

 

Sous les pavés, la rage

Mai...

 

Quand est ce qu'on a fauté?

bien avant mémé

sa tombe sera fleurie

par notre amour flétri.

 

On a laissé nos jupes,l'odeur du patchouli

mais qu'est ce qu'on pouvait faire

avant de faire la guerre?

fallait bien qu'on engrange

le fruit de leur travail.

l'ouvrier est  facile

et Saint- trop si tranquille

une fois qu'on a son blé

 

sous les pavés la rage,

mai....

 

Quand est ce qu'on a fauté?

bien avant qu' on se défile

pour aller exploiter

les pauvres d'à côté.

 

On a laissé Pétain jouer à la drag queen

blonde en prénom marin,

grandir sur la famine.

c'est une fleur pourrie

qui nous crache à la gueule.

On ne dit plus"je taime"

pour mieux voter FN.

 

 Sous les pavés la rage,

mai...

 

Quand est-ce qu'on a fauté?

bien avant qu'on devine

que la boucle est bouclée

revoilà le passé.

 

On va laisser nos gosses

nager dans c'paysage

par peur , par lâcheté

pour nos crédits payer

 mais...

 

Sous les pavés la rage,

revient le mois de mai

la révolte  n'a pas d'âge

Il est temps d' y penser.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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