Non

On a tous du Frankenstein en nous. C'est vrai quoi, sur des millions d'espèces, seule la notre a évolué de manière exponentielle. Notre capacité à penser et par le -même à nous penser , a fait de nous des génies. L'homme a tout inventé, même s'il n'a rien compris. Alors, nous voilà , créateurs de notre monde moderne où la vitesse ne nous amène plus la lumière ni même l'ivresse. Comme ce célèbre docteur, nous avons enfanté un monstre: une belle machine bien huilée , ultra-moderne mais hélas pour nous sans pilote et qui a pour nom la mondialisation.

Nous avons inventé le carburant suprème (la sur consommation) et comme l'alchimiste, nous changeons fébrilement ....quoi, au fait? des spéculations, des produits comme l'homme ou son travail, des promesses de fiabilité. Tout ça pour dire, que ces derniers temps, en arpentant le pavé derrière les banderoles et dans la foule serrée, je me disais que voilà; on est tout petit dans cette machine hurlante lancée à toute vitesse. On voudrait bien penser que nos dirigeants sont encore au volant, ça m'arrangerait même de le croire mais il me semble que même en talonnette à ressort, certains sont dépassés. Même les autres, même ceux dont les discours savent encore me séduire. Alors au secours, moi ça me fait peur de nous voir ainsi embarqués sur cet engin affolant. Je veux descendre. D'abord, j'aime pas la vitesse. J'aime prendre mon temps, emprunter les sentiers, faire des rencontres. Mais non, il faut toujours anticiper, produire, s'essouffler, donner à bouffer à notre créature. Pour quoi faire au fait?

Il suffit de reprendre la définition du temps que propose yves Coppens: des milliards d'années de terre, quelques millions pour passer d'hominidés à hommes, quelques siècles d'histoires, une centaine d'année pour trois générations, une poignée de décades dans la vie d'un homme. des jours contre l'éternité.

On peut tous descendre en marche . On a tout à inventer.