silence
fracas assourdissant des soirs de tempêtes
quand tout s'en va en miettes.
silence
qui vient couvrir le bruit des jours de fête
ou rien n'a d'importance
seul au milieu des gens
silence
entre deux notes noires
juste un temps de repos avant que tout n'éclate
en crescendo
silence
parce qu'on a trop à dire
ou alors plus rien
pour pleurer dans son coin
silence
qui s'en vient refleurir les trous de la mémoire
un silence trop grand un silence tout bancal
un silence de canal.
La mer divague.
A l'âme du curieux égaré,
Sur la plage d'Omaha,
Elle vient, lancinante lui rappeler
Son autre visage surgi du passé.
C'est un vent de liberté qui force le gris de ses lames
Et sa gueule bavant d'écume qui vient mourir à mes pieds.
Omaha, la sanglante se couvre d'ocre rouge incendié
Quand le soleil, soudain se couche
Là où les hommes sont tombés.
il chante, l air de rien,
il chante, un air de son pays
pour se donner du courage
et pour se souvenir aussi.
ici, y a le froid qui fait valser sa djellabah
là-bas, y a son coeur qui bat
...chaman
c'est pas pour nous qu il chante
on l a même pas accueilli
dans cet enfer de paradis
où on tolère qu'il soit en vie
ici, y a l'indifférence qui fait mourir ses croyances
d'un monde noir et blanc uni
là-bas, y a son coeur qui bat
...chaman
tout en marchant, il danse
et en chemin danse avec lui
la sac plastique qui trimballe
deux trois trésors flétris
ici, y a les regards qui rendent
plus blanc que blanc, transparent
là-bas, y a son coeur qui bat
...chaman
ce soir, lorqu il rentrera
en contrebas de la voie ferrée
il attendra qu'la nuit veuille bien l'envelopper
il chantera un air de rien, les tambours
les mélopées, pour se souvenir de l'amour
et puis aussi pour pas chialer
ici, y a les hommes qui crèvent
d'un trop plein de nationalité
peut-être croient-ils que la haine
est un modèle de société.
là-bas, y a des coeurs qui rêvent
à la ville, au béton armé
ils ne savent pas que la peine
les attend de l'autre côté.
...chaman.
Tu brûles dans le couchant
tes ocres se mélangent
aux cris des enfants
à l'odeur des épices,
je ne te connais pas
pourtant, je te devine
du plus profond de moi
tes contours se dessinent,
j'entends le chant des femmes
et la transe des hommes
je vois danser les flammes
du soleil qui s'immole,
tu es ma terre d'oubli
celle qui me racine
au berceau de mes pères
à l'éxil matricide,
recouvre moi du rouge
de tes poussières arides
Je veux ,
penser noir
humer noir
rêver noir
être noire.