c'est une petite fille blonde
aux grands yeux d'océan
elle porte des couettes et ses rires d enfant
je la revois toujours
grimper l'arbre géant
maison de la hauteur, et cachette du vent
l'écorce sur ses genoux
l'a barbouillée de sang
là- haut cochon pendu
elle voit passer les gens
en bas tout petits
eux qui sont si grands.
petite fille tu sais
garde tes rires d enfants
laisse pendre tes couettes
en bas du beau géant
ferme les yeux bien fort
et chante à plein poumons
laisse passer les grands
et jamais ne descend
le sang a séché
les rires se sont tus
Elle est descendue
Atteindre l'âge de tes raisons
et m'y ranger ?
je veux reprendre la route
errer
le temps qui passe s'est changé
en temps qui reste
voler
y a tant d'odeurs à respirer
tant d'encore à caresser
aimer
partir ailleurs, là haut
défaire mes bas
filer
Le potier
C’est le potier qui me fascine
J aimerais tant qu’ il me façonne
De ses deux mains qu’il me dessine
Les formes pleines d’une Madone
Comme la cruche ,pièce maîtresse
D’abord une taille évasée
Le ventre plein de ses caresses
Au dessus de mes reins cambrés
Le pied menu, les lèvres pleines
Tour après tour l’ensorceler
Le potier n’est pas à la peine
Je suis facile à travailler.
Un dernier tour de valse lente
Entre ses mains, Finir la danse
Toute enrubannée de rosée
Puis lentement s’il veut me prendre
Comme une reine , enfin descendre
Et faire le bonheur du potier.