silence
fracas assourdissant des soirs de tempêtes
quand tout s'en va en miettes.
silence
qui vient couvrir le bruit des jours de fête
ou rien n'a d'importance
seul au milieu des gens
silence
entre deux notes noires
juste un temps de repos avant que tout n'éclate
en crescendo
silence
parce qu'on a trop à dire
ou alors plus rien
pour pleurer dans son coin
silence
qui s'en vient refleurir les trous de la mémoire
un silence trop grand un silence tout bancal
un silence de canal.
La mer divague.
A l'âme du curieux égaré,
Sur la plage d'Omaha,
Elle vient, lancinante lui rappeler
Son autre visage surgi du passé.
C'est un vent de liberté qui force le gris de ses lames
Et sa gueule bavant d'écume qui vient mourir à mes pieds.
Omaha, la sanglante se couvre d'ocre rouge incendié
Quand le soleil, soudain se couche
Là où les hommes sont tombés.
Tu brûles dans le couchant
tes ocres se mélangent
aux cris des enfants
à l'odeur des épices,
je ne te connais pas
pourtant, je te devine
du plus profond de moi
tes contours se dessinent,
j'entends le chant des femmes
et la transe des hommes
je vois danser les flammes
du soleil qui s'immole,
tu es ma terre d'oubli
celle qui me racine
au berceau de mes pères
à l'éxil matricide,
recouvre moi du rouge
de tes poussières arides
Je veux ,
penser noir
humer noir
rêver noir
être noire.